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Une anorexique-boulimique un peu perdue

Ecrits de novembre 2017

Publié le 18 Novembre 2018 par Ana_mia_trouble

Je suis rentrée de permission samedi après midi avec un sac entier de nourriture. Sans contrôle de la part de l’infirmière qui avait l’air de s’en ficher complètement. J’aurais voulu qu’on me prenne ma nourriture que j’avais rapportés mais j’étais incapable de leur donner de moi même. Fichu maladie. Il y a eu une faille et la maladie s’en ai saisi. .Le secret toujours le secret.

Ensuite il y a eu la soirée, j’ai passé un bon moment, malgré le fait que j’ai vomis deux fois. Pour la première fois depuis longtemps j’avais l’impression de faire la fête avec des gens et pas une suite de situation où je me sens mal et je reste dans mon coin à broyer du noir. Là je me suis amusé pour la première fois depuis longtemps. Et cela, malgré ces deux vomissements. Je suis rentrée chez moi le dimanche matin, j’attendais l’appel de mon père qui était sur paris pour pouvoir prendre un café et discuter. Il ne m’a appelé qu’une fois ma permission terminée.

Quand je suis rentrée à la clinique, on m’a annoncé une fouille de ma chambre. Une fouille. Déjà cela me mettait mal par rapport à l'effet intrusif. Karen m’a demandé de lui remettre d’emblée ce que je n’étais pas supposée avoir dans ma chambre. Je crevais d’envie de lui donner la nourriture qui était dans ma chambre, suite à ma crise de samedi après-midi. Mais j’en étais incapable. Il y a eu ensuite cet entretien avec cette psychiatre de garde. Elle m’a clairement dit que je n’étais pas dans le soin. Qui elle se prends pour me dire et me juger sur une situation sans me connaître ? J’essaie d’être la plus transparente possible avec les médecins et c’est hyper dur pour moi car je ne sais pas parler. Je n’arrive pas ou j’ai du mal à verbaliser ce qui ne va pas. D’accord j’ai cachés pleins de trucs dans ma chambre (café, déca, sucrettes, tercian, seresta) mais le secret fait aussi partie de la pathologie. J’ai jamais de toute mes hospitalisations autant été « dans le soin ». Je dis tout, ou le maximum. Les moments où j’angoisse, les moments où j’ai envie de criser. Autrefois j’aurais résolus ces problématiques par des crises cachés, des vomissements cachés. Là je dis tout, mais j’ai besoin de savoir que j’ai du tercian dans ma chambre au cas où les si besoins ne marcheraient pas. Je fais tellement d’effort sur le plan alimentaire que j’ai besoin d’être « soulagé ». J’ai décidé de faire totalement confiance à la diététicienne et ça me pompe tellement d’énergie que j’ai pas le courage de combattre les angoisses et les envies de crises. J’ai juste envie d’être anesthésier de ça.

 

Le problème avec cette maladie c’est qu’un mode de pensée s’installe, s’ancre dans ta tête pour finir par pourrir tout ton cerveau. Le grillé. Je dis souvent aux psychiatres que mon cerveau est grillé par les tca. Mais ils ne comprennent pas. C‘est tout un mode de pensée qui s’installe petit à petit. Ce mode de pensée nous pousse à trouver toutes les failles de tous les systèmes et nous pousse parfois contre notre gré à les utiliser.

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